Bulle

Vu : Elliot Erwitt, Silence Sounds Good, un documentaire réalisé par Adriana Lopez Sanfeliu en 2019.

Des 15 000 cas par jour il y a trois petites semaines à cette nouvelle façon de (ne plus) compter ceux-ci, la valse du bâton et de la carotte commence à étourdir même les patiences les mieux trempées. Voilà le moment idéal, se dit probablement l’armée russe, pour multiplier les sparages à la frontière ukrainienne. Alors que la température extérieure est frigorifique, les esprits, eux, semblent plus que jamais prêts à s’échauffer.

Face aux tisons qui virevoltent, il serait tentant de hurler, comme le fait Sexy Sushi sur Infernal : « C’est infernal, c’est infernal, c’est infernal, il fait pas beau / C’est infernal j’ai plus de café, y a des missiles dans l’univers / C’est infernal j’ai pas de bol, j’ai plus de riz […] et y a rien à la télé / C’est infernal, c’est infernal, c’est infernal, arrêtez ! ».

Photo : Automat, New York City, 1953, Eliott Erwitt, source.

Mais encore !

Photo : New Rochelle, New York, 1960, Elliot Erwitt, source.

Photo : Stranger on a Train, date non indiquée, Elliot Erwitt, source.

Erwitt (1928- ) raconte que la question la plus absurde qui lui ait été posée cherchait à savoir si, au moment de prendre telle photo, il était présent. Des décennies plus tard, cette possibilité d’appuyer sur le déclencheur en étant là physiquement, mais ailleurs mentalement le taraude toujours.

Comme quoi, pendant qu’on se bulle, se débulle et se rebulle, être entièrement là, même à distance, vaut son pesant d’or.

Photo : The Metropolitan Museum of Art, New York, 1988, Elliot Erwitt, source.