Lu : La reine de la patate ou les cantines du détour, Québec 1979-1982 par Françoise Chadaillac et publié aux Éditions Loco en 2020.
Alors que la lumière se réchauffe tranquillement et qu’entre deux gelées cinglantes un redoux liquéfie le blanc manteau de l’hiver, on se prend à rêver du printemps dont le retour semble, ces jours-ci, une des rares certitudes.
On se prend aussi à rêver du moment de rouler à nouveau, comme l’a fait la photographe Françoise Chadaillac au tournant des années 1970 et 1980, le nez dans le vent, sans GPS, dans : « un univers […] à la fois insolite, et pourtant étrangement familier » (p. 113).


Avec le doux temps en filigrane, ses images de « shacks à patates » illustrent en tout cas avec force, quarante ans plus tard, ces : « tensions entre l’interminable longueur de l’hiver et l’arrogante fulgurance de l’été, entre la soif de liberté et les contraintes du labeur, entre le désir de lenteur et l’impuissance à prendre son temps, entre le besoin de se raconter et l’incapacité de communiquer, entre la fragilité de l’éphémère et l’appropriation d’un petit bout d’espace « à soi ». Petit bout d’espace où, pour un court moment, on se sent comme « chez nous », parfois en mieux » (p. 6).




Je ne sais pas si le bonheur est jaune moutarde, rouge « ketchup », vert « relish » ou blanc « mayo », mais il pourrait bien être bleu ciel !

