Optimisme

Relu : Eastmodern: Architecture and Design of the 1950s and 1970s in Slovakia par Hertha Hurnaus, Benjamin Konrad et Mark Novotny (et plusieurs collaborateurs) publié par Springer en 2007.

Comme en temps de guerre, la pandémie aura obligé la construction ou l’aménagement d’hôpitaux de campagne. Cependant, au lieu des innombrables ruines laissées derrière les pluies d’obus, elle n’aura détruit aucun édifice. En fait, l’arrêt des chantiers a plutôt été un exercice de patience, là aussi, pour tous ces bâtiments qui devaient être réparés avant et qui attendent encore après.

Alors que le projet de loi 61 vise maintenant : « la relance de l’économie du Québec et l’atténuation des conséquences de l’état d’urgence sanitaire déclaré le 13 mars 2020 », comment se traduira l’optimisme dans l’architecture des 200 projets d’infrastructures publiques prévus ?

Comme en témoignent les architectes interrogés dans Eastmodern, le rideau de fer tiré par Moscou sur les pays de l’Est a eu des conséquences parfois loufoques, souvent tragiques. Au sens presque littéral, Ákos Moravánszky, indique : « The game of overturning – the element of collapse is a striking characteristic of 1960s-1970s in the state-socialist countries. » (p. 197)

Aussi, comme l’indique Henrieta Moravčíková : « Late modern architecture in Slovakia is despite such negative associations a record of a unique architectural situation […] and the ability to expand one’s limits – even under impossible circumstances. » (p. 194)

Aussi contraignante soit-elle, la situation actuelle ne se compare évidemment pas à une telle chape de plomb. La pandémie a toutefois démontré la fragilité de notre système économique en même temps que notre grande dépendance à celui-ci, d’où la volonté des uns de tout remettre en question et l’empressement des autres à remettre la locomotive sur les rails.

Comment changer le monde sans faire la révolution (trop de têtes tombent) ? Comment flairer le sens du vent avec un masque dans le visage ? Comment ouvrir des brèches de lumière dans l’incertitude ? Écouter « Are you ready? » de Misstress Barbara semble un pas (de danse) dans la bonne direction.