Vu : Le temps révélé, une exposition des photographies de l’artiste montréalaise d’origine espagnole Alicia Lorente présentée au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul jusqu’au 5 novembre 2017.
Installée au coeur de Baie-Saint-Paul depuis la fin du XIXe siècle, la communauté des Petites Franciscaines de Marie quittait son couvent en mars 2017. En guise d’hommage, Lorente a documenté pendant deux courtes semaines la vie des sœurs à la veille de ce grand déménagement.

Plusieurs portraits sur fond noir inspirent le respect par leur sobriété en même temps qu’ils surprennent par le fait de concentrer autant d’attention, le temps d’une pose, sur une seule femme, alors que tout l’accent est habituellement mis sur la communauté.
Aussi, malgré toutes les bonnes intentions de la démarche (voir cette entrevue avec Lorente), plusieurs questions restent en suspens, même si on se doute en partie des réponses : pourquoi les religieuses sont-elles parties ? Pour aller où ? Qu’arrivera-t-il de leur couvent ? Et de leur oeuvre ?
L’absence de photos des bâtiments, du paysage pourtant sans pareil ou du chemin de la Maison-Mère menant au cimetière abrité par la pinède en bordure du fleuve s’avère également étonnante. Aussi, en fonction de ma propre expérience de travail (en architecture) auprès de cette communauté et d’autres semblables, les images les plus touchantes restent celles des sourires complices saisis sur le vif ainsi que celles laissant deviner la relation tissée au fil du temps entre les sœurs et les lieux qu’elles occupent.
