Lu : Une journée dans la vie et l’amour d’une femme par Michel Guertin publié dans M le magazine du Monde le 20 avril 2017, ainsi qu’une série d’entrefilets publiés dans L’Oeil de la photographie au sujet du photographe suisse René Groebli (1927- ).
Peut-être pour mieux faire revivre l’esprit du début des années 1950 à Paris, Guertin semble se plaire dans le titre ambigu de son article, un certain voyeurisme et une fascination pour les chambres d’hôtel miteuses qui rappellent l’univers de Brassaï. Heureusement, au-delà de cet angle discutable, le journaliste lève le voile sur le travail méconnu, mais non moins impressionnant de René Groebli à l’occasion d’une nouvelle exposition présentée au Japon.
En 1949, à l’âge de 22 ans seulement, Groebli publie Magie der Schiene (La Magie du rail), saisissant avec finesse plusieurs facettes de ce moyen de transport. Il travaille ensuite pour différentes agences, dont Life, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique à titre de correspondant de guerre pour l’armée britannique. Rapidement, Edward Steichen, qui dirige le département photographique du MoMA à New York, acquiert une de ses images puis, en 1955, il invite Groebli à faire partie de la célèbre exposition « The Family of Man ».

En 1953, Groebli séjourne à Paris lors de son voyage de noces et prend plus de trois cents photos de l’amour de sa vie, Rita Dürmüller (1923-2013), dont vingt-cinq seront publiées l’année suivante sous le titre Das Auge der Liebe (L’Œil de l’amour). Si certaines de ces images dévoilent davantage, leur grande délicatesse fait en sorte qu’elles se passent de mots. En fait, elles illustrent brillamment comment il est possible de dire énormément en ne disant presque rien.


