Gravure

Lu : Le tatouage, histoire d’une pratique ancestrale par Jérôme Pierrat (textes) et Alfred (dessins et couleurs), publié en 2016 aux Éditions du Lombard dans la collection La petite bédéthèque des savoirs.

Les mercenaires, les esclaves, les tailleurs de pierre, les tribus du Pacifique, les marins, les prisonniers, les curiosités de cirque, les samurais, les gangs à pieds, sur deux roues ou en hélico : tout cela est dépassé. Fini le temps où l’appartenance à l’un de ces groupes passait par la gravure de la peau. L’air du temps est au tatouage pour tous, au point où la rareté est de trouver quelqu’un qui n’a que son teint, une tache de naissance, les plis de son sourire ou encore la constellation de ses grains de beauté ou de ses taches de rousseur comme signature et comme ultime armure.

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Illustration : Le tatouage, 2016, Alfred, page couverture.

D’un côté, dans un univers où les ténors de la mode vantent les faux cheveux, les faux cils, les faux ongles, les fausses lèvres et les faux seins, on se demande si le tatouage qui devait à la fois distinguer son porteur et confirmer son statut d’initié n’est pas devenu qu’un vernis supplémentaire derrière lequel se cacher, qu’un accessoire de plus afin de compléter le déguisement imposé.

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Illustration : 20 modèles de fleurs de pissenlit, sans auteur et sans date, source.

De l’autre, le travail patient et minutieux du graveur (ou de la graveuse) inscrit avec art un clin d’œil subtil, le caractère insaisissable du temps qui passe ou encore un véritable énoncé de mission, aussi mystérieuse soit-elle.

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Tatouage : sans titre,  janvier 2015, toutcourttattoos, source.