Équilibre

Vu : F O L D S de la chorégraphe et interprète Katia-Marie Germain présentée en janvier 2016 par La Rotonde à la salle Multi du complexe Méduse.

Saisir la trace des mouvements et rendre l’esprit de la danse est toujours un défi, que ce soit par un système de notation, la photographie ou les technochorégraphies, en même temps qu’un vaste champ de possibilités.

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Photo : Trois danseurs, Mills College, 1929, Imogen Cunnigham, tirée de Imogen Cunningham, 1883-1976 par Richard Lorenz publié chez Taschen en 2001, p. 66.
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Photo (recadrée) : Danse dans la neige (Françoise Sullivan), février 1948, Maurice Perron, tirée du catalogue de l’exposition Mémoire objective, mémoire collective. Photographies de Maurice Perron présentée au Musée du Québec en 1998-1999, planche 36, page 104.
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Photo : « Frolic in the Lab », 1965, Barbara Morgan, tirée de Barbara Morganpublié en 1999 chez Könemann dans la série Aperture Masters of Photography, p. 87.

Aussi, après avoir débuté avec un formidable jeu d’ombres chinoises, brouillant tous les repères d’échelle et de distance, F O L D S se poursuit dans un dialogue entre les mouvements lents de Katia-Marie Germain et leur représentation, projetée avec plus ou moins de décalage sur une toile séparant le public de l’interprète.

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Photo : F O L D S (extrait), 2013, Lenka Novakova, source.
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Photo : F O L D S (extrait), sans date, Frédéric Chais, source.

D’abord intrigant, l’effet se dilue malheureusement au fur et à mesure que le double de l’interprète devient triple, quadruple puis multiple, au point de faire perdre de vue une chorégraphie d’une force certaine.

Alors que Germain souligne elle-même en entrevue avoir ressenti le besoin de revenir, à un certain moment au cours de la création, en studio sans musique, sans éclairage, sans caméra et sans projection, l’exercice soulève la délicate question du moment à partir duquel l’artifice prend plus de place que l’œuvre, où celle-ci risque d’en devenir prisonnière au lieu d’être magnifiée.