Lu : le numéro 42 de la revue Urbania, dont le thème est le Canada, et Le cœur au métier: la photographie amateur au Canada de 1839 à 1940, sous la direction de Lilly Koltun et Guy Tessier, avec des textes du personnel de la Collection nationale de photographies des Archives publiques du Canada, publié en 1985.
À la fois étudié et pris de bougeotte, le graphisme d’Urbania est séduisant et il est difficile de ne pas se laisser éblouir. Par contre, en phase avec ce qui semble être devenu le nouveau journalisme, la majorité des textes mettent davantage en scène ceux qui les écrivent qu’ils n’explorent le sujet annoncé. À preuve, ce numéro consacre dix pages à une rencontre avec Justin Trudeau, mais rate complètement l’occasion de discuter réellement avec celui qui pourrait devenir premier ministre du pays dans quelques semaines, que l’on partage ou pas les couleurs politiques de celui-ci.
Pourtant, alors que les élections fédérales battent justement leur plein, bien des enjeux mériteraient réflexion. Par exemple, quelle sorte de relation souhaitons-nous entretenir avec la nature, ses ressources, le paysage ?
Quel « vivre ensemble » avons-nous envie de bâtir avec les premiers habitants du territoire, les autochtones, puis avec les immigrants que nous accueillons maintenant ?
Jusqu’à quand l’économie pourra-t-elle reposer de façon aussi importante sur la société de consommation ? Chaque foyer doit-il nécessairement être équipé d’une cuisine Poggenpohl et d’une cuisinière La Cornue ?

Quelle qualité d’infrastructure et de patrimoine bâti souhaite-t-on ériger ? De quel savoir-faire veut-on être fiers ?

Comment faire pour que tout le monde ait le temps de se changer les idées et de se délier les jambes ? Et qu’est-ce que l’on aimerait que nos enfants apprennent et de quelle manière ?