Lu : Man Ray: Paris- LA, catalogue d’une exposition présentée à la Track 16 Gallery et à la Robert Berman Gallery et publié chez Smart Art Press en 1996, Man Ray, 1890-1976, édité par Manfred Heiting et publié chez Taschen en 2000, et Man Ray Portraits, Paris – Hollywood – Paris, sous la direction de Clément Chéroux, publié par le Centre Pompidou en 2010 (les photos ci-après proviennent toutes de ce dernier ouvrage).
L’aspect provocateur des œuvres dadaïstes et surréalistes donne une idée de la soif de changement et du désir d’être remarqués de leurs créateurs. Peut-être encore plus que tous les autres, Man Ray semble même davantage préoccupé par l’idée de devenir célèbre que par une quête artistique particulière. Et pour se faire connaître, quoi de mieux que de tirer le portrait du tout Paris ? Peintres, écrivains, musiciens, acteurs et collectionneurs sont consacrés à travers l’œil de Man Ray qui scintille en retour grâce à la poussière d’étoiles de ces sujets.
Ces portraits surprennent par leur grain souvent grossier, qui s’explique par le fait que Man Ray photographiait ses sujets à plusieurs mètres de distance, à l’aide d’un téléobjectif, de façon à réduire les déformations. Ensemble, ils offrent en tout cas une tranche exceptionnelle du chassé-croisé de personnalités qui a cours à l’époque dans la Ville lumière, et qui prend des airs d’opérettes adolescentes lorsque l’on commence à dénombrer toutes les conquêtes d’un Paul Éluard par exemple !

Il est également agréable de découvrir les visages moins connus de toutes ces muses, qui furent tellement plus que les simples « femmes de » et qui confirment l’importance capitale des sources d’inspiration dans le processus créatif.