Lu : « The Essential Duane Michals » de Marco Livingstone publié en 1997 chez Bulfinch Press.
Lorsque j’ai vu les célèbres photos-récits de Duane Michals pour la première fois, j’étais encore trop jeune pour saisir toutes les implications du fait d’être hétéro, homo, bi, trans ou fluide. Je n’ai donc pas compris tout de suite l’aspect plus subversif, voire militant, de son œuvre. Par contre, ce qui m’avait beaucoup amusé, c’est la liberté qu’il se donnait d’écrire directement sur le papier photo et de regrouper les images pour former ces petites « bandes-photographiées » qu’animent à merveille, à l’occasion, les « bougés » des sujets.
C’est encore ce que j’apprécie le plus aujourd’hui, en plus d’avoir appris que certaines des légendes inscrites au bas des images sont fictives. Comme quoi la photographie n’est définitivement pas qu’une simple copie objective de la réalité, n’en déplaise à ceux qui, au 19e siècle, refusaient de considérer celle-ci comme un art à part entière. N’empêche que le piège est bien tendu, car qui ne conserve pas dans quelque album ou boîte cachée au fond d’une armoire une photo touchante comme celle-ci ?
Voilà qui renforce encore davantage le caractère énigmatique des images de Michals, auquel s’ajoute un pan moins connu de son travail composé de portraits saisissants.