Vu : quelques expositions présentées dans le cadre du Mois de la photo 2014 à Paris, principalement à la Maison européenne de la photographie et à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
« Toute photographie fait énigme » : sélectionnées par Michel Frizot, ces images sortent des catégories habituelles de l’histoire de la photographie, mais témoignent en même temps, au-delà d’un certain caractère anecdotique, des possibilités infinies du médium.

« De faux horizons » d’Alberto Garcia-Alix : en plus de cet univers sombre peuplé des personnages écorchés vifs qu’affectionne le photographe espagnol, plusieurs compositions presque abstraites, souvent appuyées par des jeux d’ombres chinoises, transforment de vieilles motocyclettes en quelque insecte fabuleux.

« Main basse sur la terre » de Marie Dorigny, lauréate du prix 2013 de l’Agence française du développement : un témoignage touchant à propos des conditions de vie de plusieurs fermiers du Mozambique dont les champs de maïs ont été rachetés par de grandes multinationales de l’alimentation.

« Espaces partagés » d’Hortense Soichet : au lieu de décrire les non-lieux qui caractérisent souvent le pied des barres, ces images montrent la vie à l’intérieur de plusieurs grands ensembles de logements français, et illustrent bien comment, même dans un environnement hostile, les gens arrivent à recréer un coin plus intime où l’imaginaire peut reprendre de l’expansion.


Quatre approches très différentes les unes des autres, mais qui, en ces temps où une certaine uniformisation des regards semble parfois inéluctable, indiquent que la multiplicité des points de vue demeure bien vivante et toujours aussi stimulante.