Commencé à lire : Révolutions de Dominique Fortier et Nicolas Dickner publié chez Alto en 2014.

Ne se contentant pas de renverser l’Ancien Régime, les révolutionnaires français étendirent les bouleversements jusqu’à remanier le calendrier. Utilisé de 1793 à 1806, le calendrier révolutionnaire remplace ainsi les saints du ciel, sous l’auspice desquels était placé chacun des jours du mois, par des plantes, des animaux et des outils, dont les vertus sont plus terriennes.

Profitant de toutes les portes ouvertes sur l’imaginaire et, en particulier, de l’immense potentiel gourmand offert par ce jardin potager, cette animalerie et ce hangar à outils sans fond, Fortier et Dickner nous offrent leur propre « révolution », soit le tour complet d’une année pendant laquelle ils ont rédigé chaque jour, chacun de leur côté, une petite perle au sujet de la betterave, du bouc ou de la pelle. Le résultat est tout simplement exquis !

Nous sommes nés tous les trois la même année et deux d’entre nous dans la même ville. Pure coïncidence ou simple synchronisme de temps et de lieu ? Elle pourrait être cette fille qui m’intriguait tant lorsque j’étais en quatrième année, mais à qui je ne suis jamais arrivé à souffler un seul mot, et il pourrait être ce copain à qui je refilais les énormes gommes roses qui embaumaient les paquets de cartes de hockey achetées au dépanneur.

Au fil de leurs phrases vives et souriantes, j’ai en tout cas l’impression d’être complice de leur sensibilité extraordinaire, de leur soif d’apprendre et de comprendre, et de leur façon unique de raconter tant les petites que les grandes histoires. Leurs œuvres respectives sont déjà absolument magnifiques, mais quel délice de voir ici leurs deux univers réunis !