Jeu

Lu : The Sculptor Who Made Art Move: How Alexander Calder gave objects a life of their own par Rachel Corbett, paru dans The Atlantic en mai 2020.

Analysant le deuxième et dernier tome de la biographie d’Alexander Calder rédigée par Jed Perl (The Conquest of Space: The Later Years 1940-1976), Corbett rappelle comment, en raison de son aspect ludique, l’œuvre du sculpteur fut longtemps prise à la légère par plusieurs critiques.

Photo : Calder et son cirque, 1930, George Hoyningen-Huene, source.

Calder ne ferait ainsi pas partie de ces pionniers de l’art moderne tels Rodin, Cézanne, Brancusi et Picasso : « who reconsidered what it meant to create life », rien de moins (pendant que les femmes, elles, donnent littéralement la vie). Heureusement, c’est ce jugement hâtif que Perl s’attelle à déconstruire.

La présomption voulant que la création artistique ne puisse se produire qu’en se prenant la tête, dans la douleur aiguë, semble néanmoins tenace. Comme celle qui veut que, comme le chante les Rita Mitsouko, « Someone to love » soit nécessairement quelqu’un(e) pour : « se fâcher, s’esquinter et se blesser ».

Photo : Alexander Calder parmi ses Critters et son Crag, Saché, 1974, Clovis Prévost, source.

Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une place pour le jeu, savant et lumineux, tant dans l’atelier que dans la cuisine ?

Fil de fer : sans titre, vers 1931-1932, Alexander Calder, source.