Rondelle

Vu : la conférence présentée par Antonio Di Bacco et Cécile Combelle (Atelier Barda) au Musée de la civilisation à Québec, le 21 février 2018.

Di Bacco explique qu’alors que l’usage d’un bâtiment se transforme constamment et que ses matériaux se patinent, seule la forme demeure. Aussi, c’est serait maintenant « celui qui dit qui est plutôt que celui qui fait qui est ». Dans ce contexte, Atelier Barda tente d’injecter de la profondeur et de la rigueur dans une démarche sans cesse bousculée par l’urgence et la rentabilité.

Photo : Résidence Villeneuve, Montréal, 2017, Atelier Barda (architecture), Maxime Desbiens (photographie), source.

Les maquettes sont donc préférées aux images de synthèse, trop conscientes d’elles-mêmes, et les références foisonnent.

Photo : SSENSE Headquarters, Montréal, 2017, Atelier Barda (architecture), Adrien Williams (photographie), source.

Étonnamment, Combelle prévient que ces références ne sont jamais montrées aux clients, car le risque de perdre ces derniers est trop grand. Parce qu’ils ne comprendraient pas ? Parce ce que le jeu des analogies n’intéresse que les architectes ? Une telle prudence est possiblement éclairée. En même temps, pourquoi le partage ne pourrait-il pas stimuler la conversation ? Sans tout dévoiler, pourquoi se priver de connaître les différentes couches de sens imbriquées dans la maison que l’on s’apprête à habiter ?

Photo : Chalet forestier, Frelighsburg, 2013, Atelier Barda (architecture),
Frédéric Bouchard, Yves Lefebvre ou Kevin Botchar (photographie), source.

Dans un autre registre, il y a quelque chose de rassurant dans le fait que des Français puissent ouvrir un bureau à Montréal. Cela indique que la métropole est encore un endroit des possibles. Des Montréalais ouvrant une agence à Paris, voilà qui semble effectivement plus improbable.

Peut-être ne s’agit-il que d’aller au bout de ses rêves ? Sortis de l’école en pleine crise (20 ou 25% d’entre nous, au mieux, sont encore dans la profession), nous avons appris à être raisonnables. Aujourd’hui, les opportunités sont multiples, les finissants cumulent déjà une solide expérience de travail dans les bureaux, et ils n’hésitent pas à lancer rapidement leur propre affaire. Tant mieux pour la vitalité du milieu. À nous donc, entre le cynisme de trop de nos prédécesseurs et l’assurance de la relève, de continuer d’aller chercher la rondelle dans le coin de la patinoire.

Photo : Maison Gauthier, Mont-Tremblant, 2018, Atelier Barda (architecture),
Maxime Desbiens ou Juliette Busch (photographie), source.