Lu : Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun par Haldane Macfall publié chez Eyrolles en 2015.
Vu : le reportage Wynwood – Quartier d’art à ciel ouvert de Véronique Lauzon et Ninon Pednault diffusé par La Presse le 8 mars 2016, et qui met en valeur le travail d’Elisabetta Fantone.
Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) naît la même année que Marie-Antoinette et devient, à 23 ans seulement, la peintre officielle de cette reine de France de qui elle tirera une trentaine de portraits. Parallèlement et en plus de peindre l’élite de son époque, de Vienne à Saint-Pétersbourg en passant par Rome et Londres, elle commet une série d’autoportraits saisissants.



Quant à Elisabetta Fantone (1982- ), elle naît à Montréal et, à 24 ans seulement, elle expose sa première série de toiles intitulée « Various Portraits », ce qui l’amène à participer régulièrement depuis 2010 à l’événement Art Basel qui se tient dans le quartier des murales de Wynwood à Miami. Parallèlement et en plus de poursuivre une carrière de mannequin, d’actrice et d’interprète, elle apparaît souvent devant l’œil de la caméra, cultivant apparemment un certain faible pour la métamorphose.




« Après de nombreuses discussions et des débats houleux » (p. 64), Élisabeth, dont le coup de pinceau a toujours été considéré moins virtuose que celui d’un François Boucher, est finalement reçue à l’Académie royale en 1783. Peut-être en raison de sa participation à Loft Story, Elisabetta semble avoir également mis un certain temps à être prise au sérieux, à commencer par le tribunal populaire qu’est Tout le monde en parle.
Des femmes particulièrement jolies ET talentueuses, voilà une combinaison qui dérange encore semble-t-il, comme quoi certaines choses ont peu changé en un peu plus de deux siècles. Si le destin exceptionnel de Vigée-Lebrun ne compense évidemment pas celui de toutes les femmes qui depuis trop longtemps auraient pu, dans des conditions plus favorables, mettre à contribution de semblables talents, le parcours de Fantone montre que, malgré les barrières qui persistent, il vaut la peine de continuer d’insister.