Lu : After the Wall : Confessions from an East German Childhood and the Life That Came Next par Jana Hensel publié chez Public Affairs en 2004, et Americanah par Chimamanda Ngozi Adichie publié en 2014 chez Vintage Canada.

Évoquer l’Europe de l’Est sous le régime communiste ou différentes régions d’Afrique encore sous l’emprise de régimes militaires renvoit automatiquement à des images toutes faites et le plus souvent négatives.

Pourtant, comme le raconte de façon amusante Jana Hensel (1976- ), si grandir en Allemagne de l’Est dans les années 1980 n’était pas sans contraintes (voir l’excellent film Barbara (2012) du réalisateur Christian Petzold), plusieurs aspects de la situation étaient en même temps positifs. Cette partie de l’histoire est cependant généralement tue.

De la même façon, le roman de Chimamanda Ngozi Adichie (1977- ) présente à travers des personnages attachants un point de vue riche, nuancé et rarement entendu à propos de la vie au Nigéria, de la perception de la Grande-Bretagne et des États-Unis vus de ce pays, et de cette même perception une fois débarquée en Amérique et confrontée d’une part au racisme puis d’autre part à la relation non moins particulière qu’entretiennent certains Afro-américains avec l’Afrique.

En proposant ainsi une autre histoire, Chimamanda Ngozi Adichie repousse le carcan imposé par l’histoire officielle ou par les histoires empreintes de clichés trop souvent relayées par les médias (voir son vibrant plaidoyer présenté lors d’un TED Talk en 2009). En plus, sans aucunement fermer les yeux sur les difficultés de vivre à Lagos aujourd’hui, elle dépeint différentes facettes de cette mégalopole, la plus populeuse du continent avec ses 21 millions d’habitants, et rend celle-ci absolument fascinante.