Diagonales

Lu: Christoffer Wilhelm Eckersberg, sous la direction de Kasper Monrad et publié chez Prestel Publishing par le Statens Museum for Kunst à l’occasion de l’exposition « Eckersberg : A Beautiful Lie » présentée à Copenhague jusqu’au 24 janvier 2016.

Considéré comme le père de l’âge d’or de la peinture danoise, Eckersberg (1783-1853) a étudié auprès des maîtres de la fresque historique Jens Juel et Nicolai Abildgaard avant de rejoindre l’atelier du célèbre Jacques-Louis David à Paris puis de séjourner à Rome, en compagnie de nombreux collègues venus des quatre coins de l’Europe.

Eckersberg_Sleeping Woman in Antique Dress, Alcyone's Nurse, 1813-15_p130_R
Toile (extrait recadré) : « Sleeping Woman in Antique Dress, Alcyone’s Nurse », 1813-15, C. W. Eckersberg, p. 130.

De retour à Copenhague en 1816, il devient peintre à la cour et professeur à la Royal Danish Academy of Fine Arts, puis se spécialise dans les portraits dont certains sont absolument saisissants.

Eckersberg_Portrait of Louise Christiane Fugl
Toile : « Portrait of Louise Christiane Fugl », 1825, C. W. Eckersberg, source.

Un peu comme ses nus, plusieurs des portraits peints par Eckersberg conservent néanmoins une certaine rigidité ainsi que des contrastes étonnants entre des visages délicats et des corps fortement charpentés. Aussi, en tant que précurseur de la peinture en plein air (par opposition au travail entièrement réalisé en atelier, alors prédominant), il excelle probablement le plus dans les paysages lumineux, presque photographiques tant ils sont précis, soigneusement composés de diagonales et de points de vue inhabituels.

Eckersberg_The Marble Steps leading to the Church of Santa Maria in Acacoeli in Rome, 1814-16_p26
Toile : « The Marble Steps leading to the Church of Santa Maria in Aracoeli in Rome », 1814-16, C. W. Eckersberg, p. 26.
Eckersberg_View of the Gardens at the Villa Albani, Rome, 1814-16_p29
Toile : « View of the Gardens at the Villa Albani, Rome », 1814-16, C. W. Eckersberg, p. 29.

Ou encore dans les vues bien cadrées, qu’elles soient toutes empreintes de calme, spectaculaires ou teintées d’une pointe d’humour.

Eckersberg_View from the Domed Hall at Charlottenborg in Copenhagen, 1845_p170
Croquis : « View from the Domed Hall at Charlottenborg in Copenhagen », 1845, C. W. Eckersberg, p. 170.
Eckersberg_A View through Three of the Arches of the Coliseum in Rome, 1815_p159
Toile : « A View through Three of the Arches of the Coliseum in Rome », 1815, C. W. Eckersberg, p. 159.
Eckersberg_View through a Doorway of Running Figures, 1845_p185
Toile : « View through a Doorway of Running Figures », 1845, C. W. Eckersberg, p. 185.

Dans tous les cas, on comprend bien l’invitation qu’Eckersberg lançait à ses étudiants, soit celle de rechercher des sujets qui n’avaient pas été peints auparavant, ou de peindre ceux-ci d’un autre angle, de façon à apprendre à voir en suivant avant tout leur propre regard.