Lu: Christoffer Wilhelm Eckersberg, sous la direction de Kasper Monrad et publié chez Prestel Publishing par le Statens Museum for Kunst à l’occasion de l’exposition « Eckersberg : A Beautiful Lie » présentée à Copenhague jusqu’au 24 janvier 2016.
Considéré comme le père de l’âge d’or de la peinture danoise, Eckersberg (1783-1853) a étudié auprès des maîtres de la fresque historique Jens Juel et Nicolai Abildgaard avant de rejoindre l’atelier du célèbre Jacques-Louis David à Paris puis de séjourner à Rome, en compagnie de nombreux collègues venus des quatre coins de l’Europe.

De retour à Copenhague en 1816, il devient peintre à la cour et professeur à la Royal Danish Academy of Fine Arts, puis se spécialise dans les portraits dont certains sont absolument saisissants.

Un peu comme ses nus, plusieurs des portraits peints par Eckersberg conservent néanmoins une certaine rigidité ainsi que des contrastes étonnants entre des visages délicats et des corps fortement charpentés. Aussi, en tant que précurseur de la peinture en plein air (par opposition au travail entièrement réalisé en atelier, alors prédominant), il excelle probablement le plus dans les paysages lumineux, presque photographiques tant ils sont précis, soigneusement composés de diagonales et de points de vue inhabituels.


Ou encore dans les vues bien cadrées, qu’elles soient toutes empreintes de calme, spectaculaires ou teintées d’une pointe d’humour.



Dans tous les cas, on comprend bien l’invitation qu’Eckersberg lançait à ses étudiants, soit celle de rechercher des sujets qui n’avaient pas été peints auparavant, ou de peindre ceux-ci d’un autre angle, de façon à apprendre à voir en suivant avant tout leur propre regard.