Lu : Portrait of a Period : A Collection of Notman Photographs 1856-1915, édité par J. Russel Harper et Stanley Triggs, publié aux McGill University Press en 1967.

Débarqué à Montréal en 1856, l’écossais William Notman est, avec ses trois fils, à l’origine d’un empire photographique influent et novateur qui leur vaudra le titre de « Photographers of the Queen », et dont les activités se sont étendues pendant près d’une soixantaine d’années avec des studios à Montréal, Ottawa, Halifax et même Boston et New York.

Pigeant parmi les 400 000 clichés qui nous sont parvenus, Harper et Triggs brossent le portrait d’un pays naissant débordant d’optimisme et dont le paysage est en pleine métamorphose.

Tout cela sans omettre l’exploitation gourmande des ressources naturelles, la disparition des peuples autochtones, les demeures opulentes des barons de toutes sortes, le dur labeur de légions de gagne-petit déchargeant ici un navire rempli de charbon ou de Chinois creusant à travers les Rocheuses un passage pour permettre au chemin de fer de déboucher sur le Pacifique.

Comme le résume avec enthousiasme Edgar Andrew Collard à la fin de l’introduction : « This mingled world of William Notman, crowded with all manner of persons, places, and things, was yet one world – diversity without incongruity. He made himself its recorder, not merely for the sake of toil and duty, but because of a determined curiosity. There was so much to be seen of the old and the new, of the changeless and the changing, that he was eager to see and capture it all, and to record the vast and detailed kaleidoscope ».

Notman aurait pu rester dans le confort de son studio de la rue Bleury, mais il a plutôt choisi de tout voir. Alors que le Canada fêtera bientôt ses 150 ans, il serait certainement fascinant d’admirer le regard que le photographe porterait sur le pays aujourd’hui…